Comment se porte le marché de la compensation carbone ?

Chaque année la plateforme Info Compensation Carbone soutenue par l’Ademe, publie un état des lieux du marché de la compensation carbone volontaire en France. Ce rapport analyse toutes les composantes du marché et les compare également aux chiffres des années précédentes afin d’en suivre l’évolution. Voici un résumé de son analyse publiée en novembre 2022 pour l’année 2021.

Un marché en forte hausse par rapport à 2020

Cette année encore, on remarque un fort développement du marché de la compensation carbone volontaire. Le nombre d’acteurs sur le marché vendant des crédits carbone a augmenté en 2021 et le nombre de participants à l’enquête est passé de 15 à 22. L’étude s’intéresse aux acteurs présents sur le marché français mais intègre des ventes à des acteurs internationaux. A périmètre constant, le nombre de crédits vendus a augmenté de 54 %. Cette hausse est encore plus importante en ce qui concerne les crédits du Label bas-carbone avec une hausse de 230 %. Les efforts déployés par le Ministère semblent porter leurs fruits et la croissance devrait se poursuivre en 2022 avec l’émergence de nouvelles méthodologies. L’obligation de compensation des vols domestiques dans la loi climat et résilience pourrait également stimuler la demande en réduction d’émissions. Si certaines collectivités et particuliers achètent des crédits, la finance carbone demeure un mécanisme très largement mobilisé par les entreprises tant en nombre de clients (93 % du total sur notre périmètre) que de volume (99 %).

Un prix moyen à la tonne de CO2 encore très faible

Le prix moyen des crédits vendus est resté stable entre 2020 et 2021. Sur l’échantillon de l’étude, les crédits ont été vendus à en moyenne à 4,6 € / tCO 2 e. Ce prix moyen cache cependant une grande disparité entre des prix de vente qui dépendent grandement de la localisation, de la labellisation et de la nature des activités. On observe par exemple un prix de vente moyen pour le Label bas carbone de 31,8 € / tCO 2 e. Un montant nécessaire pour assurer un taux de financement acceptable aux porteurs de projets mais qui constitue encore un frein à la vente auprès de certaines entreprises.

Vers l’émergence de certifications alternatives ?

Une écrasante majorité des crédits vendus dans le périmètre de l’étude sont issus des standards historiques de la finance carbone (Verra, Gold Standard et Clean Development Mecanism). Cependant, un certain nombre d’acteurs commencent à proposer des certifications alternatives pour pallier à certaines limites de ces standards.

  • Certaines pratiques (notamment des expérimentations innovantes ou des projets très locaux) ne font pas l’objet de méthodologies dans les standards conventionnels.
  • Les coûts de certification des standards internationaux sont parfois un obstacle trop important pour les porteurs de projets qui se détournent de la finance carbone.

Ainsi, des méthodologies indépendantes se développent pour quantifier et valoriser les impacts des projets pour lesquels les standards existants ne sont pas adaptés.

 

Les standards historiques toujours largement prioritaires sur le marché

97 % des crédits vendus sont issus de projets labellisés par l’un des trois labels Gold Standard, Verified Carbon Standard ou Clean Development Mecanism.

 

Le marché volontaire du carbone offre des perspectives prometteuses. Les solutions fondées sur la nature, les projets aux impacts sociaux et environnementaux supplémentaires ainsi que la diversification des crédits carbones sont les principaux facteurs d’expansion du marché en 2021. Selon les évaluations du GIEC dans son dernier rapport de l’été 2022, la compensation carbone volontaire est un marché porteur et un des moyens permettant de nous aider à atteindre nos objectifs climatiques.

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